DES DECENNIES DE RENFORCEMENT DES POUVOIRS DU PRESIDENT !
Nous disposons d’une Constitution solide et souple qui nous a permis jusqu’à présent de passer toutes les difficultés et toutes les crises. Ce n’est pas pour rien que cette Constitution, adoptée et promulguée en 1958, est devenue la plus durable de notre Histoire. Mais nous l’avons malmenée depuis quelques années.

Nos gouvernants donnent parfois l’impression de vouloir laisser leur trace en la modifiant régulièrement. Ainsi, pour la « moderniser », ils ont imposé en 2000 le quinquennat malgré une très importante abstention au référendum qui l’a néanmoins validé (ce qui soulignait la méfiance des citoyens devant cette réforme dont ils ne saisissaient pas l’utilité -et à juste titre-). Cette réforme sera complétée l’année suivante par la décision d’inverser le calendrier électoral : les élections présidentielles précédant les élections législatives. Tout cela aboutit à renforcer la présidentialisation du régime. On en voit les résultats aujourd’hui.

POUR UN RETOUR A UN PLUS GRAND EQUILIBRE DES POUVOIRS.
Le Président de la République a d’abord été considéré par la Constitution comme un arbitre doté de pouvoirs propres, certes non négligeables. Elu depuis 1965 au suffrage universel : il est devenu la clé de voûte de nos institutions. Puis progressivement, il est devenu aussi quasiment omnipotent… Maintenant, il est peut-être temps de revenir aux sources de la Vème République. Ce retour diminuerait-il fondamentalement son autorité ? On peut raisonnablement en douter. En tout état de cause, Il serait utile que chaque pouvoir - présidentiel,gouvernemental et parlementaire - assure pleinement sa fonction propre. Ce serait un rééquilibrage très démocratique qui pourrait même être facteur d’efficacité dans l’action publique.


DES PARTIS POLITIQUES AUX ABONNES ABSENTS.
La « classe politique » dans son ensemble déçoit, suscite une réelle lassitude. Il faut faire avec cette situation. Aujourd’hui, ce sont les Socialistes qui ont un rôle important à jouer dans la configuration politique actuelle dont ils ne sont, il est vrai, aucunement responsables. Mais leur direction est hésitante. Ils ont même parfois oublié que leurs valeurs (l’Europe, la République laïque...) sont opposées à celles de Jean-Luc Mélenchon. Or, ce sont eux qui détiennent, partiellement, la clé des mois à venir. Osons espérer -de manière générale- que l’intérêt commun l’emporte sur les intérêts partisans.


DES CHOIX FONDAMENTAUX OUBLIES !
Plus grave : les hommes politiques, les médias sont-ils conscients qu’il y a des choix politiques et géopolitiques qui doivent être confirmés ou non au bout du compte. Et on les connaît d’ailleurs peu ou prou, à savoir : le choix d’une démocratie représentative, celui d’une Europe qui se renforce, d’une économie libérale dynamique qui assure notre protection sociale, celui de l’universalisme qui est le contraire du communautarisme…

Si les partis extrêmes prennent le pouvoir, c’est la résistance à l’impérialisme russe et à la construction européenne qui s’en trouverait par exemple immédiatement fragilisée. Les partis politiques auront-ils enfin la volonté de réconcilier les Français sur des projets qui portent sérieusement les enjeux de demain ? Et nous, les citoyens, avons-nous conscience des enjeux qui sont devant nous ? Après tout, c’est nous-mêmes qui avons installé par notre vote une Assemblée ingouvernable. Nous, les citoyens d’une société française fragmentée comme jamais et désenchantée, devons faire appel à notre raison, laisser tomber les partis qui seraient à nouveau prêts à censurer le gouvernement par intérêt électoral (c’est facile de censurer quand on ne craint pas la dissolution immédiate) et rejeter les dirigeants qui n’ont pour seule préoccupation que 2027 et l’élection présidentielle !


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UNIVERSITE : UNE REFLEXION APPROFONDIE A MENER POUR NOTRE TERRITOIRE ...
Quel est l’impact d’une Université sur son territoire ? Quel est son impact sur chacune des communes où une de ses antennes est implantée ? Chez nous, l’Université c’est bien sûr d’abord Caen, mais c’est aussi Vire, Lisieux, Saint-Lô,Cherbourg, Alençon. Et lorsqu’on parle « d’impact » d’une Université, on peut penser aux effets économiques, aux conséquences sur le développement des entreprises, mais aussi aux impacts en terme intellectuel, en terme d’image…

Ce fut la question sur laquelle se sont penchés, par exemple, les derniers Entretiens de Sceaux qui ont eu lieu cette année. Pour répondre à cette préoccupation, un projet d’évaluation a été conçu. L’étude a été menée par un comité de pilotage constitué de membres de la présidence de l’Université Gustave Eiffel. Ce travail a été engagé bien au-delà de Sceaux bien sûr. Alors avec quels premiers constats ?... C’est par exemple le fait que, bénéficier d‘une Université sur son territoire, c’est retarder la « redistribution spatiale » des étudiants…. C’est aussi le constat qu’une professionnalisation des jeunes, via l’apprentissage, décuple les impacts socio-économiques…. Et il s’agit bien entendu également d’un outil de pilotage pour les collectivités concernées !

Nous bénéficions sur notre territoire de beaucoup d’informations. Ainsi le rapport AILES présenté en 2019 étudia les -seuls- effets économiques de l’Université de Caen sur le territoire pour conclure, selon le président de l’Université d’alors, que pour un euro investi dans l’enseignement ou la recherche, ce sont deux euros qui retombaient dans l’économie du territoire.

Pour autant ne pourrions-nous pas engager un travail plus large, plus ambitieux, approfondi régulièrement, pour réaliser des outils pertinents de mesures d’impact de la présence de notre Université sur notre territoire ? Université et Territoire ont à l’évidence un grand intérêt à travailler étroitement en commun.


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Cette lettre de liaison se veut un modeste espace de partage et d’échange sur les questions de la Cité. La Démocratie est au centre de nos convictions. Cela signifie la priorité donnée au pluralisme, à la délibération. C’est donc, a-contrario, le refus du sectarisme, de l’esprit partisan et de la loi du plus fort.

Cette Démocratie mérite d’être défendue dans un temps où l’avenir apparait lourd de menaces. Et celles-ci sont déjà bien là : l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie de Poutine, qui piétine les droits humains et ceux des peuples à disposer d’eux-mêmes. Invasion qui a d’ailleurs marqué un basculement du Monde… les menaces économiques et budgétaires chez nous et en Europe qui inquiètent légitimement…. Proches du Mouvement Démocrate, nous soutenons François Bayrou qui va devoir affronter des défis considérables.
Le Responsable de la lettre est Christian Nelle

« Un retour aux sources salutaire… (la lettre démocrate n°17 - décembre 2024)

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