Salarié de la CGE depuis 1976, membre d’Anticor (association de lutte contre la corruption) et du conseil scientifique d’Attac, Jean-Luc Touly dénonce le danger pour la démocratie des méthodes utilisées par les grandes compagnies de l'eau en France et dans le monde.
Ancien délégué CGT chez Vivendi/CGE (devenu Veolia) il a révélé les pratiques de son entreprise, en particulier la façon dont les fonds de réserve destinés à la rénovation des tuyaux se sont « évaporés ».
Mais il a, aussi, épinglé certains permanents très « maternés » par leur direction. Tout cela il a eu le courage de le consigner dans un livre : « L’eau de Vivendi, les vérités inavouables » (réédité chez Fayard sous le titre « l’eau des multinationales, les vérités inavouables » début 2006).
C’est dès la première édition que ses ennuis ont commencé. Cela débouche sur quatre procès en diffamation, deux de la part de Veolia, les deux autres de la part de la CGT :
- Veolia-CGE contre le livre : condamnation de J-L Touly à 1 euro, le 2 décembre 2004.
- CGT contre Le Parisien et JL Touly : CGT déboutée, le 14 janvier 2005.
- CGT contre le livre, devant la Cour d’Appel : CGT déboutée, le 7 septembre 2005.
- Veolia contre le livre : procédure abandonnée en décembre 2006.
- Janvier 2004 : licenciement demandé pour déloyauté d’un salarié qui prône le retour en régie publique alors qu’il est employé par une société spécialiste de la gestion privée à travers l’affermage. Refus de l’inspection du travail en avril 2004.
- Nouveau recours, devant le ministre du travail cette fois, qui refuse également, le 27 octobre 2004.
- Nouvelle offensive juin 2005 suite à la condamnation pénale pour diffamation à 1 euro. L’inspection de travail refuse à nouveau le 5 octobre.
Jean-Luc Touly n’a pas baissé les bras. Il est président de l’Association française pour un Contrat Mondial de l’Eau (ACME), qui défend l’idée d’un contrat mondial de l’eau initiée par Riccardo Petrella.
Jean-Luc Touly est également conseiller municipal de Wissous et tout récemment privé de sa délégation d’adjoint au maire par le maire PS de la commune (deux autres élus de commune ont des fonctions importantes chez… Veolia), pour manque de solidarité politique.
La lutte contre les géants de la gestion de l’eau n’est pas sans risque, est usante, et les partis politiques sont fréquemment « mouillés » par certains de leurs élus siégeant dans des organismes disposant de fonds considérables. Le révéler ne va pas de soi. Jean-Luc Touly en a payé, en paye et en paiera encore les conséquences.